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De 1700 à 1800

 

1700

M. Jubin de Lavaux acquiert les fiefs de Villeflix et des Arches par la vente de feu M. de Fieubet.

 

16 janvier 1701

Décret portant que désormais le recrutement dans l'armée se fera par tirage au sort.

Le fief de Sansenne était propriété de M. de Biruller, conseiller d'état. Le siège en était une maison bourgeoise en descendant au-dessous du fief de Beauvais jusqu'à la rue des Mastraits, il y avait dépendances, jardin, clos et 33 arpents de terre culture et vignes.

 

27 janvier 1701

Un aveu et dénombrement fut rendu au seigneur de Champigny, Jean Bochard (président au parlement) devant M. Monthénault (notaire à Paris) par Pierre Johannet (procureur au parlement) propriétaire des fiefs de La Barre et de Normandie.

 

1702

Le fief de la Haute Maison devait foi et hommage aux moines de Saint-Martin, seigneurs de Noisy, tout en étant sur Champs.

Marie de Gaumont, épouse de Pierre de Bragelonne, hérita du fief de Gaumont suite à un partage.

M. Lemazier fils, hérita de son père ; de par son état de prêtre il vendit le fief de la Normandie à Étienne Deschamps, conseiller du roi.

 

29 décembre1702

Les moines de Saint-Martin reçurent une assignation à communiquer leurs titres des propriétés qu'ils avaient et se trouvant dépendre des droits féodaux de la seigneurie de Bry, au marquis d'Auneuil.

 

1705

Hiver, froid et sec (Lyon : 16 mm de précipitations). La Seine est gelée, on la passe avec des voitures et il ne peut arriver de bois. Le jour de l'an on s'envoyait des petits fagots de bois comme cadeaux. Printemps froid et humide (gel en mai).

Denis Milanges, sieur de la Richardière, son père avocat au parlement de Paris.

 

Histoire de Noisy-le-Grand

par Adrien Mentienne.

1705

Le fief de la Barre fut acquis par Etienne Deschamps, conseiller du roi. En arrivant à Noisy, il s'entendit avec Mme de la Roche du Parc, mère de messire des Espoisses, pour faire une fondation dans l'intérêt des habitants de Noisy. Ils firent venir 2 religieuses du couvent de Roissy-en-Brie à qui fut confiée la mission de soulager les pauvres et soigner les malades. Elles devaient faire les saignées, confectionner les sirops, tisanes, infusions et décoctions nécessaires pour les soins ; de plus, elles étaient tenues de faire l'école aux filles de Noisy, sans y recevoir les garçons ; le tout moyennant 300 livres par an, payées par un placement effectué par M. Deschamps. La maison affectée à cette œuvre avait été donnée par Mme de la Roche ; elle était située dans la rue qui descend à l'église, un peu plus haut que la fontaine en face l'ancienne maison du fief de Gaumont. Cette maison possédait un perron de quelques marches, on y voyait, au-dessus de la porte, une niche moulurée ayant dû recevoir une statue, et plus haut un auvent, genre ancien ; une toiture à la Mansart.

 

1706

Acte de vente du fief de Gaumont à Etienne Deschamps, seigneur de la Barre, de la Normandie et du Brayer ; il fait état d'une maison, ancien manoir de Gaumont, auparavant Montmarcel, de dépendances cour, jardin et petit bois, sis rue de l'échelle anciennement Montmarcel (actuelle rue Pierre Brossolette).

M. Milanges est propriétaire du fief de la Butte.

 

20 septembre 1706

Domaine de Mainmorte du diocèse de Paris : est cité dans cet acte comme signataire Messire Claude Goulleau, marchand demeurant à Noisy, étant témoin, à ce requis appelé qui a, avec les dites parties et tabellion, signé.

 

12 octobre 1706

Par décret de Monsieur le cardinal de Noailles qui après les informations requises, et du consentement de M. de Lyonne, prieur de Saint-Martin, ces maisons en furent distraites et unies à la paroisse, en chargeant le curé de payer pour dédommagement dix livres chaque année à celui de Noisy, et la fabrique cinq livres à celle de Noisy.

 

28 octobre 1706

Au bout de plus de six cents ans écoulés depuis que le prieuré de Saint-Martin jouissait de Noisy, les religieux ont vendu cette baronnie au sieur Paul Poisson de Bourvallais qui achètera en 1710 la charge de conseiller du roi pour le prix de 102 000 livres. Après cette vente, les moines ne possédaient plus à Noisy que les bâtiments du couvent et de la ferme, bien nommés "Maison de Saint-Martin", avec les jardins auprès contenant 4 arpents et 27 perches, situés dans le haut Noisy, 327 arpents 32 perches de terres, 30 arpents de vignes, 50 arpents de prés sur Noisy.

 

1707

Le sel valait 13 sous la livre ; le lard salé 5 sous ; la corde de bois à charbon de 3 à 7 livres parisis ; le beurre fondu et salé 5 sous.

Le sieur de Bourvallais propriétaire de la seigneurie de Noisy entreprend le bornage du bois St Martin.

Le marquis des Époisses acquiert le clos Legangneur.

 

4 avril 1708

Marie Ricoult donne ses fiefs de Villeflix et des Arches à son petit fils Louis François de Vireau, marquis des Époisses.

 

Mémoires des Intendants

édité par Saugrain ainé en 1709 (réédité en 1881).

1709

Le dénombrement de l'élection de Paris imprimé en 1709 y comptait 127 feux.

À Gournay il y avait anciennement un pont de bois, qui est tombé ; les vestiges y restent encore. On passe la rivière au-dessus, dans un bac.

Un hiver redoutable et une misère extrême sévirent alors, la disette fut telle que les gens avaient peine à se nourrir.

Domaine de Villeflix : un château est édifié par Paul Poisson de Bourvallais seigneur du lieu : "Un bâtiment d'une cinquantaine de mètres de long sur une trentaine de large, avec 2 ailes formant retour".

(Planches des sieurs Marot père et fils, mesurés et gravés par Jean Marot).

 

4 novembre 1710

Bénédiction de la moyenne cloche nommée Marie-Suzanne, parrain Paul Poisson de Bourvallais conseiller et secrétaire ordinaire du Conseil Royal.

 

1er septembre 1715

Mort du roi Louis XIV.

 

1716

Un édit royal autorisait l'émission de billets, Law avait obtenu du régent d'établir une banque d'état.

 

9 mars 1716

M. de Bourvallais en faillite déclare près de 4 millions et demi de dettes et tous ses biens sont saisis au nom du roi, il est déclaré concussionnaire, arrêté ainsi que sa femme, et mis en prison à la Bastille.

 

1717

M. de Bourvallais sort de prison grâce à un arrêt du 17 juillet : il abandonne tous ses biens au roi, mais on n'a jamais pu lui faire son procès.

 

1718

Law imagina une refonte de la monnaie ; aussi on portait tout l'argent à la monnaie, et on recevait en échange des billets ; ceux-ci perdirent leur valeur nominale entraînant un agiotage effréné suivi par la ruine des familles possédantes.

 

décembre 1718

Les biens de M. de Bourvallais furent mis en adjudication.

 

1719

Le sucre valait 18 sous la livre, un parapluie 15 sous.

Nicolas de Frémont d'Auneuil fit recueillir les eaux de Noisy. La présence de nombreuses sources dans le bois des fontaines Giroux attisa la convoitise d'un voisin du seigneur de Bry, le seigneur de la Barre, messire Amyot de Montérigny qui résidait à Noisy ; ledit seigneur qui possédait des terres vers le bois des fontaines Giroux, captait lui aussi par un réseau de conduites souterraines les eaux provenant de ce bois pour les besoins de son château. L'un et l'autre s'accusèrent de détourner les eaux à leur profit et de procéder à des travaux perturbant leur libre écoulement. Le conflit se prolongea pendant plusieurs dizaines d'années. Ce procès commencé en 1720 durait encore en 1748 ; il coûta plus de 30 000 livres de frais.

M. de Bourvallais mourut le 6 février 1719 ; la seigneurie de Noisy avec les dépendances sur Villiers et la baronnie de Champs furent mises en vente et acquises par la princesse Marie Anne de Bourbon (Melle de Blois), veuve de Louis Armand de Bourbon, prince de Conti.

 

1720

Noisy avait alors un notaire tabellion.

 

Le plan dressé par l'abbé de La Grive (ou Delagrive)

Il détaille les fiefs du territoire noiséen.

En haut vers le levant, sur le plateau ;

Le fief des moines de Saint-Martin, ou du couvent, avec les bâtiments du monastère et la ferme des moines ; en face le chemin de Villiers, (la rue de la République a été réalisée à travers les jardins.)

De l'autre côté de la rue, dans la pointe formée par le chemin de Villiers, une grande maison bourgeoise, avec des bâtiments à usage de culture formant comme un îlot de 6 arpents 52 perches et 62 arpents de terres et vignes ; appartenant à un sieur Le Gangneur, conseiller du roi, depuis 1680. Lieu-dit les Hautes Plantes.

À l'autre angle du chemin de Villiers, de l'autre côté de la rue, face au couvent, se trouve le vieil hôtel de Beauvais, vieux manoir dont subsiste en sous-sol des substructions anciennes. En suivant le chemin descendant à travers champs vers Bry,

Le fief de Beauvais, l'un des plus vieux fiefs de Noisy avec son manoir cité dès 1380 ; il était alors propriété de Dame Isabelle de Valéry, dont le mari était seigneur de Bry. La contenance du parc et des jardins est de 33 arpents et demi (5 hectares 35 ares 90 centiares).

On trouve le fief du Clos de Montfort qui, avec un fort donjon au milieu, était clos par de hautes murailles, avec des fontaines dont subsiste sources et conduits, des souterrains sont sous les champs cultivés et venaient retrouver la chapelle du couvent.

Côté nord, à l'entrée de Noisy, le fief de Villeflix avec son grand château (plan attribuable à Jean Marot qui conçut un bâtiment d'une cinquantaine de mètres de longueur sur une trentaine de largeur avec 2 ailes formant retour) ayant façade au midi, établi sur une plate-forme à mi-côte, avec en avant une voie carrossable qui tournait à angle droit et remontait vers la route. Les jardins étaient parfaitement dessinés avec quinconces et boulingrins ; des bassins d'eaux vives jusque dans le parc animaient ce domaine.

Ce fief anciennement donné par les rois mérovingiens à des leudes (ou grands officiers), avait la contenance de toute la superficie qui s'étend de la rue de la Chapelle, de la rue du Puits-Ferret, de la rue de l'Échelle, de la Grande Rue et ce en descendant vers les bords de Marne. Les nécessités ont fait que petit à petit les propriétaires du grand Villeflix ont démembré ce fief, générant d'autres fiefs : les Arches, la Roche du Parc et la Butte.

Le fief des Arches, dont le siège était de l'autre côté de l'avenue montante du château de Villeflix, il n'y en avait qu'une partie entourée par les rues délimitant la propriété Monnod-Vian qui était le fief de la Roche du Parc qui était du domaine originel de Villeflix. Il est une partie faisant hache dans le fief de la Roche du Parc et aussi le fief de Villeflix dont une allée est commune ; une autre partie séparée par la Grande Rue avait tout le terrain entre l'avenue Chilpéric, la Grande Rue et la petite rue nommée "rue des Arches". Il y avait 2 grandes maisons bourgeoises, des dépendances, ainsi qu'une petite ferme de l'autre côté de la rue, jardins. Parties de parc et terres cultivables : 93 arpents, vignes : 2 arpents.

Une autre partie du fief de l'Arche situé de l'autre côté de la route touchant l'avenue face à la propriété Périac. Sur cette partie a été construite la ferme Ruffin (propriété où sont les écoles) ; la maison Lottin et autres ont été établies dans les dépendances de la petite ferme de l'Arche.

Le fief de la Roche du Parc était propriété Monnod-Vian, qui descendait jusqu'à la Marne. Le parc avait une contenance de 11 hectares, 2 ares et 55 centiares ; il y avait au dehors 117 arpents et 68 perches de terres labourables et 2 arpents de vignes.

A côté était le fief de la Butte (maison Périac) qui s'était constitué par agrandissement et adjonction de plusieurs maisons bourgeoises longeant une petite rue nommée rue du Puits-Ferret (laquelle prenait son origine dans la Grande Rue à côté de la pompe et descendait rejoindre la rue de la Chapelle) ; ainsi que cette dernière.

Le fief était de l'autre côté de la rue de la Chapelle et communiquait avec le fief de la Butte par une voûte qui passait sous la rue de la Chapelle. Dans le bas de cette rue se trouvait une grande maison bourgeoise carrée appartenant à la famille Sergent dont dépendait la cour dite de Chilpéric (reste du Noisy mérovingien).

Le fief de la Barre dont le château était face à l'église ; était une seigneurie primitive avant les moines de Saint-Martin, et devint propriété du seigneur de Champigny. L'église avait été construite en dépendance de cette seigneurie, sur son terrain. Le château était vaste avec une belle vue sur la vallée de la Marne, des jardins bien dessinés avec des eaux vives. Les armes des La Barre (d'azur à 3 croissants d'or, chargé d'un lambel et entouré du collier de l'ordre Saint-Michel soutenu par 2 aigles, le tout surmonté d'une couronne de marquis). La Barre avait un quartier de jardin à côté de l'île près du moulin ruiné.

Le fief de Normandie en contre-bas du précédent, avec son grand colombier carré qui ressemblait à un donjon de forteresse. Il se composait d'un grand manoir seigneurial (bâtiment avec 2 ailes avancées, qui avait grand aspect. Construit sur sous-sol semi-enterré, formant caves en arrière, cuisines et dépendances sur la façade regardant la Marne ; dans la cuisine, il y avait une grande cheminée, four à 2 fourneaux dont un à 6 casseroles et, un puits. Une salle pour les domestiques et un office ; au-dessus, 2 salles à manger, salle de compagnie, salon avec perron à 2 évolutions pour descendre au jardin, une chapelle à côté, 4 chambres et cabinets d'un côté ; un grand escalier avec rampes en fer à panneaux pour accéder au premier étage : appartements composés de chambres et petits salons ; au deuxième étage semblable au premier ; le troisième en chambres de domestiques, galetas et greniers. Des bâtiments de dépendances, jardins, bosquets et boulingrins avec pièces d'eau, d'une contenance de 10 arpents ; en plus il y avait au dehors des terres, des prés, 3 arpents de vignes et 3 maisons dans le village, dont l'une nommée "la Maison Blanche" au-dessus de l'église où avaient résidé les rois.

En face, de l'autre côté de la rue, en face du château de Normandie, vers la montagne : le fief du Brayer, primitivement propriété de Jean Benoist, petit fief érigé vers 1400 par les moines de Saint-Martin, il se composait d'une grande maison ayant vue du côté de l'ouest avec dépendances et jardins, tenait vers le levant au fief de Gaumont et contenait 4 arpents.

À côté, longeant la rue qui descend à l'église : lieu seigneurial du fief de Gaumont

Il y avait anciennement à Noisy le siège du fief de Montmarcel, qui touchait le fief du Brayer (où se trouvait la maison Houette). Le manoir et le jardin ne contenaient que 2 arpents. En date du 6 octobre 1579, le sieur René de Gaumont le fit inféoder par les moines de Saint-Martin à son nom. Ce fut confirmé par le roi Charles IX. Il se composait de l'ancien fief de Montmarcel, qui en était le siège, situé au village de Noisy, auprès du fief du Brayer, avec moyenne et basse justice et droit de mairie, 125 arpents de terre, 74 arpents de bois, près de Villiers, plus 17 arpents aux Richardets, 12 livres parisis et 22 sous de cens à prendre sur 442 arpents de terres et bois appartenant à divers particuliers. L'emplacement de cet ancien fief est ainsi décrit "Une maison, ancien manoir de Gaumont, auparavant de Montmarcel, dépendances, cour, jardin et petit bois sis au dit Noisy rue de l'Échelle (anciennement rue de Montmarcel), ladite maison ayant un puit commun sur la rue d'un côté au sieur Etienne Deschamps ; du haut au nommé Grognet et autres".

A l'entrée de Noisy venant de Bry se situait le fief du Clos Canon (propriété Garnesson) qui dépendait du fief de l'Arche.

Dans la Grande Rue se trouvait une maison bourgeoise, lieu seigneurial du fief de Sansenne où logeait le prieur du couvent des moines de Saint-Martin ; en descendant au-dessous du fief de Beauvais, jusqu'à la rue des Mastraits, il y avait dépendances, jardin, clos et 33 arpents de terre de culture et de vignes.

Donnant sur la route de Malnoue, à la limite de Villiers, le fief des Huttereaux, dont la ferme fortifiée de la Grenouillère qui avait issue sur la route de Crécy ; cette ferme était entourée de fossés et de murailles garnies de tours aux 4 encoignures entre lesquelles il y avait de grands et nombreux bâtiments, avec pont-levis pour accéder sur la grand-route.

À la limite de Champs-sur-Marne, au bout de la route de Malnoue, le fief de la Haute Maison sur la paroisse de Champs, mais dépendance de la seigneurie de Noisy. Il avait une partie des terres des Ivris, sis sur le territoire de Noisy, qui en dépendait, longeant la route de Crécy. La propriétaire en 1718 en était la princesse de Conti (Marie Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Blois).

 

1721

Vente des fiefs de Villeflix et des Arches à M. de Vireau, marquis des Époisses - conseiller du roi.

 

1726

Le dictionnaire universel de la France comptait à Noisy : 572 habitants ou communiants.

 

7 septembre 1726

Marie Anne de Bourbon, veuve du prince de Conti, hérite de la baronnie de Noisy.

Il y a sur le territoire de Noisy plusieurs seigneuries. La Haute Maison est dite de la paroisse de Champs dans la concession faite en 1634 à Charlotte de Brie, (veuve de François Allemant, seigneur de Guépéan, maitre des requêtes et président au grand conseil) pour la construction d'un oratoire domestique.

 

16 novembre 1727

Le régisseur des biens de Saint-Martin à Noisy, frère Ducray, fut inhumé dans le chœur en face des bancs de Saint-Martin.

Lors des offices, les moines se tenaient du côté de la chapelle primitive, d'où l'appellation des "bancs de Saint-Martin".

 

1728

Vente du fief de Gaumont, propriété de l'unique héritière de Marie de Bragelonne, épouse de Michel Chauvin (avocat au parlement), la fille unique des derniers de Gaumont mariée à Charles Trudaine (conseiller du roi, intendant de ses finances) à  Messire Nicolas de Frémont, chevalier, marquis de Rosay, seigneur d'Auneuil, conseiller du Roy en ses conseils, maître des requêtes ordinaire de son hôtel, soucieux d'étendre ses possessions dans les environs de Bry, il acquit le fief voisin de Gaumont, sis sur les terroirs de Noisy et de Villiers , lequel consistait en 12 livres 10 sous de cens à prendre sur 400 arpents de terre, prés et bois, en 22 sous aussi de cens à prendre sur 42 arpents de terre et sur 2 arpents de bois contenant 74 arpents, sise près le chemin de la Lande et 2 autres pièces, une de 7 arpents et l'autre de 9 arpents sises près la grande route qui va vers Malnoue.

 

1729

Sous le règne de Louis XV, des agents du roi enlevaient le blé des provinces et, lorsqu'ils les avaient affamées, ils venaient l'y revendre. Louis XV s'enrichissait à ces révoltantes spéculations.

Le fief de la Roche du Parc propriété de M. de Meuves, banquier.

 

1731 - 1732

Le seigneur de Bry fut en procès avec la princesse de Conti, seigneur de Noisy, au sujet de la rivière de la Marne et pour les limites des seigneuries à propos des droits de chasse.

 

1732

Les religieux de Saint-Martin louent à bail leur ferme de Noisy, avec les cens qui leur étaient dus, moyennant la somme de 13 511 livres, 12 sous, 5 deniers.

 

1733

État de la récolte faites en 1733 :

*blé : 20 muids 3 setiers : vendus...............2 435 livres

*Seigle : 16 muids, 11 setiers vendus.............956 livres

*Orge : 6 muids vendus....................................360 livres

*Pois gris : 2 muids 6 setiers, 3 boisseaux....246 livres

*Avoine

*Vesce

*Foin

*Luzerne

 

On dénombre l'existence d'un moulin en ruine (origine de la rue du Vieux Moulin) qui pourrait être le moulin du Port au Chanvre.

 

1734

Le fief de la roche du Parc est détenu par le comte des Réaux.

 

27 avril 1735

Acte de bornage. Un arrêt du parlement fut rendu fixant les limites entre les seigneuries de Bry et du fief de la Barre : du côté du chemin dit des Aulnettes, ou des Fontaines Giroux, il fut reconnu par cet arrêt que cette voie dépendait totalement de la seigneurie de Bry, qu'elle provenait de la limite du territoire de Villiers, contournait le bois des Fontaines Giroux et descendait vers la Marne en traversant le grand chemin de Paris et tombant sur le chemin vert de la Varenne. Des bornes furent placées autour du bois.

 

1736

Vente de la seigneurie de Villeflix au marquis de Lenoncourt. Le marquis des Époisses vend le domaine à Jean-Baptiste François Marguerite, marquis de Lenoncourt et de Blainville.

 

8 mars 1737

Le curé Moisson a été inhumé dans le chœur de l'église, vis-à-vis de l'autel.

 

juin 1737

Le fief de Villeflix était à François Vireau des Époisses, maître de la chambre aux Deniers du Roi.

 

29 juin 1737

Une dame de Villeflix a été inhumée dans l'église, chapelle de la Vierge.

 

1738

Les "prés du roi Charles VI" (c'est le nom d'un lieu-dit) firent l'objet d'un bornage.

 

mai 1738

Le contrôleur général Orry publie l'instruction sur l'entretien des routes et des chemins par la corvée. Les diverses catégories de routes sont réparties en sections et en ateliers. Les réformes donnent d'excellents résultats, le réseau routier s'améliore, ce qui favorise le commerce et les transports. Le budget global des routes s'élève à 8 500 000 livres.

 

1739

La princesse de Conti étant décédée, son héritier et neveu Louis-César La Baume Le Blanc, duc de la Vallière (1708-1780) reçoit le château de Champs.

 

1740

La grande croix de pierre sculptée de dame Ysabael, sise aux Martroits, est redescendue au cimetière.

 

 

Voyage pittoresque des environs de Paris,

par Antoine-Nicolas Dezallier d'Argenville (De Bure l'aîné - 1749).

 

VILLEFRIT - 1749 - Est une maison de plaisance des plus riantes, située au bout du village de Noisy-le-Grand, à trois lieues de Paris. M. le marquis de Béthune en est propriétaire. Le bâtiment disposé sur le côté, a obligé de planter une avenue d'arbres taillés en boule, laquelle retourne en équerre pour former une grande avant-cour suivie de la cour. Attenant les grilles, sont l'orangerie et le potager avec leurs fontaines.

Au-dessus de la maison est un bois, dans le haut duquel on trouve une pièce d'eau longue, servant de réservoir, et bordée d'un mur de terrasse, avec une grotte habitée par la Nymphe de la Seine qui y répand l'eau de son urne. Au-dessous est un carré d'eau ombragé d'arbres frais. Plus loin on voit un bassin où se rend une grande quantité d'eau ; il est placé au milieu d'un rond qui fait le centre de plusieurs allées tournantes. On nomme ce bassin "les Saules-paquets". À l'extrémité de ce bois s'élève un petit pavillon soutenu par une colonnade Toscane qui est au niveau d'une terrasse faisant face au château. Cette terrasse est occupée par un parterre composé de plusieurs pièces de gazon comparties avec un beau bassin et des vases de marbre. A l'extrémité, on aperçoit un boulingrin séparé de la terrasse par un fossé.

Au bas de la terrasse, près de la maison, il y a sur la gauche un petit parterre orné d'un bassin ovale ; au-dessous est un canal et un bouquet de bois, avec une grotte fort agréable, où un masque jette l'eau dans deux bassins, faisant deux nappes qui fournissent un bouillon.

En sortant de ce bosquet charmant, vous vous trouvez dans une allée qui termine tout le jardin ; le milieu est occupé par une vaste pelouse, et par une pièce d'eau, dont le jet a soixante-dix pieds de haut, et se nomme le grand jet. Une prairie qu'arrose la Marne, rend cet endroit fort agréable, et rappelle ce champêtre et ce naturel qu'on admire tant à Chantilly. Des sentiers tournants ménagés sur une pente très roide, mais boisée, qui domine sur cette allée basse, vous conduisent presque imperceptiblement sur une autre ; vous y voyez un bassin dont le jet s'enfile avec le grand et avec celui du parterre. Vous trouvez plus loin un kiosque orné d'un champignon au milieu et entouré de fossés pleins d'eau. Sur la gauche, est un vaste vertugadin. La vue de cette maison est aussi belle que variée, et son étendue à de quoi satisfaire les yeux les plus difficiles.

 

1741

Il y eut une assemblée des habitants de Bry pour revendiquer la propriété du Chemin des Aulnettes faisant la séparation des terroirs de Noisy et de Bry.

 

1742

Les moines de Saint-Martin ayant au-dessus de leur ferme une maison bourgeoise avec jardins et parc. Ils la vendirent à M. Hyacinthe Piotté, bourgeois de Paris et à sa sœur.

Cette maison était ainsi désignée, dans l'acte de vente : "Une maison à porte cochère, rue de Beauvais, composée de plusieurs bâtiments de maître et de jardinier, avec orangerie, remises, écuries, caves, pompes, cour, basse-cour, colombier et jardin derrière, clos de murs, contenant environ 8 arpents avec autres dépendances de la susdite maison".

Furent exclus la grande grange qui donne dans la grande cour de la ferme des dits sieurs vendeurs, cette maison était destinée à rendre plus tard de grands services aux Noiséens par la création d'une filature.

Le fief des Arches fut lié au fief de Villeflix et vendu au comte de Tessé (Écuyer de la reine).

 

1745

Le nouveau dénombrement imprimé en 1745 par le sieur Doisy n'y marque plus que 127 feux.

 

26 août 1746

Louis Etienne de l'Aubespine, marquis de Verderonne, acquiert la seigneurie de Villeflix chez maître Quinquel, notaire de son état.

 

13 septembre 1752

Commissaire du roi près de la compagnie des indes, M. de Silhouette demande à Dupleix de cesser toute conquête.

 

3 septembre 1756

Arrêt du parlement de Paris délimitant le chemin des Aulnettes faisant séparation des terroirs de Bry et Noisy vers le coteau. L'arrêt ordonne que des bornes soient placées en délimitation des seigneuries de Bry et celui de La Barre, pour clore plus de 50 années de procédures sur le captage des eaux vives dont les sources étaient sur le plateau au-dessus du bois des Fontaines Giroux.

 

1757

Pierre Jacques Hippolyte Charlier, savant ecclésiastique, nait à Noisy-le-Grand. Il publiera en 1791 chez Crapart un "Abrégé chronologique pour servir à l'église anglicane pendant la tenue de l'Assemblée Nationale".

Mme de Pompadour loua le château de Champs-sur-Marne, pour la somme de 12 000 livres par an.

Poisson de Bourvallais, un financier, ancien laquais enrichi dans les fournitures aux armées, fut embastillé et le domaine vendu pour un morceau de pain selon Saint Simon, à la comtesse de Conti puis passa au neveu de celle-ci, le duc de la Vallière.

 

29 mars 1757

Le curé Davel a été inhumé dans l'église au pied de la grande porte.

 

avril 1757

Le sieur Mahault arpenteur royal, demeurant à Lésigny et de part de la communauté de Noisy sont aussi comparus Vincent Chéret et Jacques Cuvelard, Louis Mentienne, Nicolas Pascal, Barthélémy Burodeau, Jean Carré, Jérôme Châtelain, Etienne Fauque, Maria Mentienne, veuve d'Antoine Métivier, ont déclaré qu'ils consentaient l'exécution du susdit arrêt et approuvent les opérations de bornage.

 

1758

Les routes de Nogent à Bry furent pavées.

 

1759

Le plafond en plâtre de la voûte de la nef de l'église s'étant écroulé, une quête fut faite pour en effectuer la réparation. M. le Marquis de Verderonne, seigneur de Villeflix, donne deux louis pour aider à cette réfection.

Le plafond de la nef de l'église a été refait à neuf, antérieurement, ce n'était qu'une voûte en boiseries de bardeau, laquelle était pourrie, le curé a payé 272 livres, le seigneur de Villeflix, marquis de Verderonne a donné 2 louis. Les travaux intérieurs et extérieurs furent réalisés par Pierre Grognet, maçon, adjudicataire moyennant 1 600 livres, levées sur tous les habitants.

 

mars 1759

Etienne de Silhouette est nommé contrôleur général des finances à la place de M. de Boullongne, il annonce aussitôt son intention de réformer les finances et de s'attaquer aux abus.

 

septembre 1759

A Paris, le contrôleur général s'est heurté à la violente opposition des Fermiers Généraux dont il a voulu diminuer les bénéfices. Obligé de renoncer à ses réformes, il revient à des mesures plus orthodoxes, établit un 3ème vingtième et augmente les droits sur les marchandises.

 

octobre 1759

La situation financière de la France est si grave que M. de Silhouette est contraint de suspendre un certain nombre de paiements. Le numéraire se cachant et se faisant rare, un édit engage les particuliers à envoyer leur vaisselle d'argent à la Monnaie. Le roi lui-même donne l'exemple et tous les grands seigneurs l'imitent.

 

novembre 1759

Devant l'impopularité de M. de Silhouette, le roi Louis XV invite celui-ci à abandonner le contrôle général.

 

1760

Le maçon Noiséen Pierre Grognet entreprend la restauration de l'église.

Le chœur de l'église a été carrelé en dalles de pierre d'Arcueil, les religieux de Saint-Martin y ont contribué pour 3 louis d'or.

 

1761

M. de Silhouette, ancien contrôleur général des finances de France, fait l'acquisition des fiefs de Gaumont avec la condition de suivre une contestation pendante avec le duc de la Vallière, seigneur de Noisy au sujet de délimitations et droits entre les seigneuries de Bry et Noisy.

 

1er juillet 1763

M. de Silhouette, seigneur de Bry, fait l'acquisition du fief de la Barre, vaste de 233 arpents, sous la mouvance du seigneur de Champigny, des fiefs de Normandie et du Brayer. Il était déjà en possession du fief de Gaumont et devint ainsi l'un des grands propriétaires de Noisy.

Propriété de M. Nègre, lieutenant criminel au Châtelet de Paris, le manoir de la Barre était sur le sommet et devant l'église, et les maisons de Normandie et du Brayer étaient au-dessus, séparées par la rue, ayant également des jardins et des parcs. Le domaine comprenait : 233 arpents de terres, prés, vignes, îles et bois. Il avait comme charges, 20 livres de rentes à payer aux religieux de Saint-Martin, 30 livres 2 sols 6 deniers à la fabrique de l'église de Noisy, 4 livres 2 sols à la fabrique de l'église de Saint-Pierre-des-Arcis de Paris et une livre 10 sols au seigneur de Gaumont. Il avait le droit d'agréer et de nommer le vicaire de Noisy, qui était logé dans une maison appartenant au seigneur, lequel devait enseigner : lire et écrire aux enfants. Ces seigneuries avaient été payées 125 000 livres. Le château de la Barre était en face de l'église, avec une avenue y débouchant, les maisons du côté gauche faisaient partie des communs ; il a été démoli pendant la révolution ; on en trouve des substructions dans l'emplacement que l'on reconnait encore aujourd'hui : Propriété de M. Amyot, payeur des rentes de la ville, les 2 autres relevant de la seigneurie de Noisy appartenant au duc de la Vallière qui représentait les moines de Saint-Martin.

Le château de Normandie qui se trouvait plus bas en suivant la rue de Neuilly, était un très grand pavillon avec 2 ailes, ayant 2 étages et partie en grenier au-dessus.

"J'y ai vu le grand colombier qui se trouvait à côté dans la cour de la ferme, près de la grange, la façade du château regardait la Marne ; il y avait un grand perron à double évolution avec rampes en fer forgé, les jardins dessinés à la française avec pièces d'eau vive venant par canalisations du plateau situé au-dessus du bois des Eaux Nettes de Bry (aulnettes)".

 

1763

Le duc de La Vallière vendit la seigneurie de Noisy à M. Michel trésorier général de l'artillerie, dont les 2 filles mariées, l'une au marquis de Marbeuf, l'autre au marquis de Lévis.

 

12 décembre 1763

Dame Barbe Charlotte Augustine de Bernard de Champigny, veuve de Louis Alexandre Lambert seigneur de Thorigny (fils du président Lambert) décède chez son amie la comtesse des Réaux, elle sera inhumée dans le chœur de l'église Saint-Sulpice.

 

1766

Le bois de Saint-Martin, de 650 arpents, sous préservation de Mme veuve Michel, dame de Champs et de Noisy.

 

11 juillet 1767

Etienne de Silhouette institue légataire universel son cousin germain le fermier général Clément de Laage de Bellefaye, né à Saintes en 1724.

 

1767

Les intendants des finances étaient tenus de visiter les paroisses et seigneuries afin de connaître leur importance et s'il était survenu des changements pour la taxation. La visite à Bry, eut lieu le 3 septembre 1767 par M. de Launay de Montreuil, président de la cour des aides du parlement de Paris.

"Messire de Laage possède dans les paroisses de Noisy et de Villiers, le vieux château de la Barre en face l'église de Noisy, les grandes maisons dites de Normandie et du Brayer, des terres touchant celles de Bry, des bois à Villiers, le tout donnant une contenance de 320 arpents. Je répète pour résumer, que c'est la plus belle terre des environs de Paris, avec tous les avantages que l'on puisse espérer. On peut bien l'estimer 900 000 livres, j'ay revenu enchanté de ce voyage."

 

1769

L'unique héritière du marquis de Verderonne, Hélène Angélique Rosalie de l'Aubépine de Verderonne, vend le domaine de Villeflix à Armand de Béthune et de Chabry.

 

1770

Le comte des Réaux, nouveau seigneur de Villeflix

 

1771

M. Saunier, maître des requêtes au parlement, voulut s'opposer à ce que la route soit reconnue et aussi large, il lui fut répondu que cette route a été repavée en 1759 du temps de M. de Silhouette.

 

22 avril 1771

Sur ordonnance de Jean François Dufour de Villeneuve, lieutenant civil à Paris, 2 experts architectes viennent constater la découverte faites par les 2 frères Coqueret, Zacharie et Pierre, aux Mastraits.

 

4 mai 1771

Transports d'ossements humains trouvés en des cercueils de plâtre au lieu dit les Mastraits lors de travaux de terrassements entrepris par le sieur Coqueret, fermier de son état.

De l'autre côté de cette petite rue des Mastraits, jusqu'aux premières maisons de la rue de Beauvais, se trouvait un bois nommé le bois des Arches qui deviendra un beau jardin. La rue parallèle à la grande rue, désignée jusqu'à la révolution "rue des Arches" prit ensuite les noms de "Norottes" puis d'"Alsace-Lorraine" (actuellement rue Jean Vaquier).

 

10 mai 1774

Le roi Louis XV meurt de la petite vérole.

 

13 septembre 1774

Sur l'initiative de Turgot, arrêt du conseil royal pour "la pleine et entière liberté du commerce des grains".

 

Œuvres de Turgot

1775

Etat des personnes mises à la Bastille pour les affaires de blé sur l'ordre de La Vrillière :

9 et 10 - ces deux curés avaient fourni de l'argent à leurs ouailles pour aller chercher du blé à 12 livres et l'avaient recelé chez eux. L'un de ces pasteurs avait 80 ans. Le curé de Noisy-le-Grand coupable du même délit ne fut pas arrêté, il prévint l'orage et en fut quitte pour une forte réprimande.

22 - Dourdan : curé de Gournay-sur-Marne embastillé du 20 juin au 28 août 1775.

 

1775

L'hôtel de Beauvais appartient au marquis de la Rochefoucault, lieutenant des armées du roi Louis XV.

 

mai 1775

La "guerre des farines", appellation liée à une émeute qui troubla Paris et l'Île-de-France sous le ministère de Turgot.

 

Joséphine de Beauharnais,

par Frédéric Masson. Librairie Paul Ollendorff - Paris - 1899.

18 octobre 1776

Mme Renaudin a acheté, à Noisy-le-Grand, vis-à-vis de la ferme des religieux de Saint-Martin, une maison avec cour, basse-cour, écuries, remises, jardin potager et autres dépendances ; cette maison, qu'elle a payée 33 000 livres à la comtesse de Lauragais, n'a de rapport que sur 19 arpents en 3 pièces. Cela ne fait pas 500 livres de rente. C'est d'ailleurs ici un revenu singulièrement fragile et, s'il fallait y compter pour l'entretien, que ferait-on ?

Il est vrai que dans cette maison Mme Renaudin a des meubles. Elle en a tant et tant que tantôt, elle dira en avoir pour 30 000 livres.

Lorsque le vicomte de Beauharnais, âgé de 17 ans, arrive pour passer un semestre à Noisy-le-Grand, le respect et l'attachement qu'il a pour Mme Renaudin lui fait désirer ardemment d'être uni à une de ses nièces.

Mme Renaudin s'arrange pour le mariage d'une de ces nièces (fille de M. de la Pagerie son frère).

Mme Renaudin donna à sa nièce sa maison de Noisy-le-Grand, se réservant l'usufruit.

 

1777

D'après le rôle d'imposition de la taille : 71 vignerons vivent à Noisy.

 

13 décembre 1779

Trois jours après le contrat, le 13 décembre 1779, en plein hiver, le mariage de Joséphine et du vicomte Alexandre de Beauharnais est béni dans l'église de Noisy-le-Grand. On a certes des exemples de mariage célébrés dans leurs terres par des grands seigneurs, mais ici, il ne s'agit point de terres ; c'est une maison de campagne.

Joséphine avec ses dix sept ans, allait de la rue Thévenot à Paris à Noisy-le-Grand, sous la garde de madame Renaudin. Devant l'impossibilité de conserver une double habitation, on quitte donc définitivement Paris, et comme l'existence à Noisy, durant toute l'année, serait vraiment trop sévère, on vend la maison qui coûte à entretenir et exige une sorte de train, des deniers en provenant, on achète à Fontainebleau, rue de France, une petite maison avec cour et jardin.

 

1779

M. de Laage, seigneur de Bry, possesseur des fiefs de la Barre, de Normandie, du Brayer et de Gaumont à Noisy, avait donné un jardin et une partie de cour pour y construire une école de garçons.

 

1780

Le bras secondaire de la Marne, dit "petit bras", régulièrement curé pour permettre le garage et le chargement des bateaux, ne se remplit plus qu'en période de crue. Son tracé sera en partie réutilisé lors du creusement du canal de Neuilly à Vaires.

La Marne côté Neuilly cesse d'emprunter son petit bras.

Une voûte en plâtre est réalisée dans le chœur de l'église Saint-Sulpice.

 

avril 1780

L'école de garçons fut terminée et en état d'être habitée ; l'archevêque de Paris avait donné 500 livres pour contribuer à cette construction, la fabrique de l'église : 740 livres ; la dépense totale a été de plus de 5 000 livres.

 

1782

La marquise de Béthune vend le domaine de Villeflix.

Le chevalier Barthélémy Jean Louis Le Coulteux de la Noraye fut le dernier seigneur féodal de Villeflix et des Arches.

Superficie de terres plantées en vignes sur la commune : 71 hectares 34 ares et 75 centiares, soit 10,50 % des vignes comparés à l'étendue des terres cultivées et prairies réunies. La surveillance des vignes était confiée à des gardes messiers, vignerons eux-mêmes. Le ban de vendanges, supprimé en 1792 comme droit seigneurial, avait été promptement rétabli. On s'était aperçu que loin de porter atteinte à la liberté, il était l'expression de l'acte réfléchi d'une collectivité agissant dans son droit pour la défense d'un intérêt général. Cet usage se poursuivit jusqu'en 1875, époque à laquelle les maires cessèrent de prendre des arrêtés dans ce sens. Cependant le ban de vendanges n'est pas entièrement aboli et l'article 1er du code rural (loi du 9 juillet 1889) confirme que dans les communes où le conseil municipal le décide, le maire peut établir une date officielle pour les vendanges.

 

1783

La ferme des religieux de Saint-Martin, qui comprenait 411 arpents, tant terres, prés, bois, îles sur la Marne, que vignes était louée 4 800 livres ; en plus de cette somme, de payer au curé 10 setiers et une mine d'avoine, 2 muids de vin et 300 bottes de foin.

Dans les registres paroissiaux, il est fait mention qu'un protestant décédé à Noisy fut enterré sur le bord d'un chemin, dans la rue de la Barre au bout d'une masure appartenant à la comtesse des Réaux près le mur du presbytère.

 

1784

Les Noiséens obtiennent la suppression de l'impôt "de trop bu".

 

1785

Jacques-Antoine-Marie Lemoine peint le tableau baptisé "Une dame et sa fille devant le château de Villeflix".

 

 

Revue du XVIIIème siècle

Hachette et Cie - Libraires.

André Chénier - après le 10 août 1792

III - Fanny - Les influences féminines - Cette Fanny que ses vers ont immortalisée et qui s'appelait Mme Laurent-Vincent Lecoulteux.

Le 3 février 1785, Mme Pourrat avait marié sa fille aînée Françoise-Charlotte à Laurent-Vincent le Coulteux de la Noraye en l'église de Villeflix. Le frère aîné du marié, Barthélémy-Jean-Louis Le Coulteux de la Noraye, était un des plus puissants financiers du temps de Louis XVI.

 

Sainte Beuve - Derniers portraits.

Benjamin Constant se croyait fort amoureux de mademoiselle Pourrat.

Un chroniqueur mondain de la fin du XVIIIème siècle aurait manqué à tous ses devoirs, et à quelques autres encore, s'il n'eut signalé, dans le récit d'une fête, la présence de cette madame Pourrat dont nous donnons ici, avec le portrait, quelques lettres inédites. Elle appartenait bien au Tout-Paris de son époque, par sa fortune, mariée qu'elle était à un financier opulent, fermier de la Compagnie des Eaux, associé des Le Couteulx et des Magon, mais plus encore par sa beauté et son esprit, piquants tous les deux. C'était une intellectuelle. Un peu avant 1789, elle était l'un des ornements accoutumés de ce salon académique des Suard, où l'on préparait la révolution en causant ; elle y était remarquée par Madame de Charrière qui, pour sa joie et pour son malheur futur, se rencontrait en même temps avec le jeune Constant.

Monsieur Bardoux, en un livre exquis, nous a montré Madame Pourrat encore pleine de séductions et comme parée de ses deux filles, la baronne Hocquart et la baronne Laurent Le Couteulx de la Noraye. L'une plus brillante que belle, inspirant au jeune Montmorin une passion qu'il devait porter jusque sur l'échafaud, l'autre plus langoureuse, peinte par David et immortalisée par Chénier dans ses dernières élégies. "Fanny" gravure sur parchemin par Desmoulins d'après David.

La belle et douce Fanny, épuisée par les émotions de la Terreur, mourut le 18 nivôse an IV ; elle laissait 2 enfants : Auguste-Louis Le Couteulx et Hélène Louise Françoise Le Couteulx. Mademoiselle Le Couteulx mourut le 3 vendémiaire an V. Son frère la suivit dans la tombe, le 6 germinal an XII. Il avait pour héritières ses 2 aïeules. Ainsi Madame Pourrat, qui avait connu toutes les joies, on pourrait dire tous les triomphes de la maternité, survivait à la plupart des siens. Était-ce donc la peine d'avoir échappé au bourreau ?

 

1787

Les municipalités furent réorganisées et, dès la même année, les anciennes provinces furent divisées en départements et en arrondissements. L'administration de chaque département était exercée par une assemblée composée de membres en partie nommés par le roi, en partie élus. Ce fut une véritable révolution administrative, préparant et devançant de 2 ans la révolution politique. Dans cette répartition en départements, Noisy fit partie du département de la Seine-et-Oise et de l'arrondissement de Gonesse. Sa municipalité reconstituée, ayant pour syndic le sieur Valadoy.

L'année avait été mauvaise pour la culture, la récolte en blé ne donna rien et les vignes furent très abîmées par une forte gelée en mai.

 

13 juillet 1788

Ce fut pire : au moment de la récolte, un terrible orage vint tout détruire, casser les arbres, bouleverser les vignes, la grêle ne laissa rien de la moisson et des raisins. Il faut lire la relation de ce cataclysme dans les registres paroissiaux de Noisy, ou le curé l'a inscrite et où il explique qu'il n'est resté aucune récolte : que les grêlons étaient de la grosseur d'œufs de poule, les couvertures des maisons et les vitres exposées ont été enlevées et brisées. Le dommage a été évalué pour Noisy à 50 000 livres. Il a fallu faire des distributions de pain et, en octobre, de pommes de terre aux pauvres gens qui étaient nombreux. Ce fut un hiver des plus malheureux pour les pauvres paysans : pas de récolte en quoi que ce soit. De plus l'impôt excessif prenant presque tout le produit du cultivateur, laissait celui-ci dans la plus profonde misère. Sur 100 livres, l'impôt royal, la dîme ecclésiastique et les droits féodaux prélevaient 81 livres et 14 sous, il lui restait peu ; aussi le moment était arrivé où sans argent et sans récolte, l'explosion du mécontentement devint générale. Elle provoqua la réunion des États Généraux et chaque paroisse en y envoyant ses délégués avait fait dresser un état de ses plaintes et de ses réclamations.

Le registre paroissial rapporte qu'un orage extraordinaire s'est abattu sur Noisy, ravageant toutes les récoltes et engendrant des dégâts considérables.

"Les grêlons étaient de la grosseur d'œufs de poule et de dindon ; il n'est rien resté, les couvertures des maisons et les vitres exposées ont été brisées, le dommage a été estimé à 50 000 livres. La récolte du seigle devait commencer le lendemain.

Monseigneur de Juigné, archevêque de Paris, a envoyé, après une quête générale faite dans ce but le 1er octobre, une première somme de 1 809 livres, puis en décembre et en janvier 1 688 livres 8 sous. La marquise de Marbeuf et la duchesse de Lévis, seigneurs de Noisy et de Champs, ont donné 800 livres, M. Le Coulteux propriétaire du domaine de Villeflix et du fief des Arches, a remis les rentes seigneuriales ; il a fourni du bois et fait 3 distributions de pain et de pommes de terre, pour les pauvres pendant quarante jours, une au château de Villeflix, une à la maison des sœurs de la Charité, une à la maison de Pierre Grangez et de dépenses de 18 livres par jour, soit 720 livres.

Les religieux de Saint-Martin-des-Champs, gros décimateurs, ont donné 150 livres. M. Marchant, propriétaire du fief de Sainsenne a donné 360 livres qu'il avait demandées au roi et à la reine en sa qualité de valet de chambre de Leurs Majestés."

 

1789

La seigneurie de Noisy comportait entre-autres des droits féodaux ; ceux-ci furent supprimés en 1789.

Lorsque la révolution éclata il n'y avait plus que 19 religieux au prieuré de Saint-Martin. Ils offrirent à l'Assemblée Nationale, qui en parut satisfaite, tous leurs biens évalués à 180 000 livres de revenus, leur bibliothèque se composait de plus de 40 000 volumes et manuscrits.

Dans le rôle des tailles de la population noiséenne, on y recense des journaliers, bergers, 70 vignerons. Le plus grand nombre de Noiséens à une activité agricole.

Noisy compte 900 citoyens.

 

janvier 1789

De Calais à Douvres la mer était couverte par les glaces à environ 2 lieues de distance. De temps immémorial on n'avait vu pareil effet du froid.

Dès le printemps la famine était partout ; à l'époque de la prise de la Bastille, la disette avait encore augmenté. "Chaque boutique de boulanger, dit Montjoie, était environnée d'une foule à qui l'on distribuait le pain avec la plus grande parcimonie. À défaut de pain on s'attaquait au gibier des grands seigneurs et on le mangeait".

 

février 1789

Suite à effraction dans l'église de Noisy, d'importants objets du culte furent dérobés.

 

 

Archives parlementaires de 1787 à 1799 - tome quatrième.

Librairie administrative Paul Dupont - Paris - 1879.

Cahier des plaintes et doléances - instructions de l'assemblée de la municipalité de Noisy remis aux sieurs Pierre Milon et Jean-Louis Ménage élus et choisis pour assister en son nom en l'assemblée du bailliage qui se doit se tenir au Châtelet, le 18 de ce mois.

Fait et arrêté dans l'assemblée municipale du village de Noisy-le-Grand, tenue dans l'église paroissiale, le 13 avril 1789. Et ont lesdits habitants dudit village qui ont su écrire et signer, signent le présent cahier :

Nicolas La Personne - syndic municipal ; Sulpice Le Roi ; Jean-Louis Pascal ; Jean-Denis Chevauché ; François La Personne ; Jean Sergeant - Nicolas Sergeant ; Jean-Baptiste Sellier ; Jean-Louis Granger ; Pierre-François Granger ; Claude Mansiennes ; Pierre-Denis Mansiennes ; Claude Varlet fils ; Claude-George Sellier ; François-Joseph Fauque ; Denis Buraudeau ; Nicolas Varlet ; Pierre Varlet ; Nicolas Vapaille ; Claude Rivière ; François Gastine ; Pierre Grognet ; Michel Le Cat ; Noêl-Antoine Varlet.

Noël, greffier royal.

La participation des Noiséens ne fut que de 16 %.

Le 14 juillet parut une ordonnance du roi portant suppression de la punition des coups de plat de sabre dans les troupes.

 

17 juillet 1789

Louis XVI à l'hôtel de ville de Paris, porte à son chapeau la cocarde blanche ; le nouveau maire de Paris, Bailly, lui présente une cocarde aux couleurs de la ville bleu et rouge ; le roi pique à son chapeau cette cocarde : ces 3 couleurs à son chapeau seront le nouvel emblème national.

 

5 septembre 1789

L'abbé Maury, à une séance de l'Assemblée Nationale, impatient des continuelles interruptions que ces dames se permettaient et des gestes expressifs dont elles accompagnaient leur aparté bruyant. L'abbé s'écria en désignant les causeuses : "M. le président, faites taire ces sans-culottes".

 

14 décembre 1789

Loi instaurant la démocratie locale sur un principe : l'élection par le peuple de ses représentants.

La commune est présidée par un maire élu pour 2 ans et secondé par des officiers. "Les corps municipaux auront 2 espèces de fonctions à remplir : les unes propres au pouvoir municipal, les autres à l'administration générale de l'état et déléguées aux municipalités".

 

1789-1790

L'Assemblée Constituante ordonna la vente au profit de la nation des biens des communautés religieuses. La vente profita aux principaux cultivateurs et vignerons de la commune.

La municipalité de Noisy présenta ses réclamations à l'ancien seigneur M. de Laage sur la suppression d'anciens chemins que celui-ci avait annexés à ses terres.

Mise sous séquestre du fief de la Roche du Parc qui appartenait à la famille Des Réaulx.

 

1790

Formation de la 1ère municipalité.

Le maire en est le sieur Valadoy ; ses conseils et officiers municipaux : Grangez, Milon, Ménages, Grognet et Rivière.

L'Assemblée Constituante ordonne la suppression de la Ferme Générale.

 

Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise (1924)

Une filature de tissage de coton est installée dans les anciens bâtiments de la ferme Saint-Martin par l'industriel M. Mabille (150 ouvriers travaillent sur une quarantaine de métiers), rue de Beauvais (actuelle rue du Docteur Sureau). Elle occupa 150 ouvriers jusqu'en 1793 et entretint 40 à 50 métiers fabriquant annuellement 400 à 500 pièces d'étoffes. Le coton nécessaire à la fabrication était filé dans la manufacture ; en 1800 elle était réduite à la seule filature (60 ouvriers et quelques orphelins y étaient employés).

 

1778-1792

M. Jean-Baptiste Sellier fut syndic du village de Noisy.

 

22 décembre 1789

Par décret, l'Assemblée Constituante supprime les provinces et les remplace par 83 départements, le département est divisé en districts, le district en cantons et le canton en communes.

 

19 avril 1791

Les biens possédés par la cure de Noisy furent mis en adjudication au district de Gonesse. Ils se composaient, sur le territoire de Noisy :

1 - de 4 arpents un quartier, lieu-dit La Varenne ;

2 - 62 perches, voirie de la Croix-biche ;

3 - 54 perches à la Varenne ;

4 - 33 perches ...id ;

5 - 54 perches aux Plantes ;

6 - 54 perches à la mare Cagnard ;

7 - 75 perches à la noue de Villiers ;

8 - 54 perches au clos des Chèvres ;

9 - 150 perches au petit Orme ;

10 - 75 perches, avenue de Villeflix ;

11 - 1 arpent à la Justice ;

12 - 22 perches au clos de la Cure à Bry ;

13 - 1 arpent aux Aulnettes ;

14 - 37 perches et demi aux Aulnettes ;

15 - 37 perches et demi...id ;

16 - 50 perches au Regard sur Noisy ;

17 - 50 perches au Bourbier ;

18 - 50 perches au Couperet ;

19 - 1 arpent de Pré...id ;

20 - 75 perches au guichet de Neuilly ;

21 - 33 perches...id ;

22 - 50 perches...id ;

23 - 125 perches de pré.

La totalité des dites pièces de terre a été adjugée au sieur Gâtine, propriétaire, procureur de la commune de Noisy, moyennant 6 125 livres.

Remodelage des paroisses (les plus petites rattachées aux plus grandes). Noisy fait valoir sa position géographique, ses habitants : 100 feux soit plus de 1 000 âmes. Gournay sera réunie à Noisy.

 

22 juillet 1792

L'Assemblée Législative décrète "la patrie en danger" ; s'ouvrent, alors, des bureaux d'enrôlement.

 

août 1792

Chûte de la monarchie, la proclamation de la République suivra.

 

17 décembre 1792

À la demande du banquier parisien Gastinel, on saisit les biens du citoyen Le Coulteux de la Noraye.

 

21 janvier 1793

Le roi Louis XVI est guillotiné.

 

26 mars 1793

Les poursuites contre les nobles sont exécutées sous toutes les formes et en vertu de nombreuses lois ; la convention nationale prescrit le désarmement des nobles inoffensifs. La convention autorise, le 19 octobre 1793, les représentants du peuple délégués dans les départements et près les armées de la république à faire démolir les châteaux-forts appartenant aux ci-devant seigneurs.

 

1er août 1793

La convention nationale décrète que, sous huitaine, toutes les maisons, édifices, parcs, jardins, enclos qui porteraient encore des armoiries, seraient confisqués au profit de la nation. Quant aux distinctions extérieures qui subsistaient entre les bourgeois, les paysans ou les ouvriers, il y eut une tendance à les supprimer par la renonciation à l'usage des mots : monsieur, madame, remplacés par le tutoiement ; dans l'habillement : par l'uniformisation de l'habit ; nouvelles mœurs égalitaires : les sans-culottes.

 

23 septembre 1793

Décret d'institution du calendrier républicain. Douze mois égaux divisent l'année ; début de la 1ère année républicaine ; le calendrier républicain ne durera que 13 ans : Bonaparte, alors premier consul, en abolit l'usage par décret du 21 fructidor an XIII.

 

1er novembre 1793

Le 17 brumaire an II, Georges Leduc, vacher, accuse son maître le citoyen Claude Eudeline, régisseur de la ferme de 600 arpents de terre propriété du citoyen Le Coulteux sis à Villeflix, "il a donné du pain à manger à son porc et des otons de blé à ses poules et à 2 chevaux" devant le comité de surveillance de Noisy. Furent témoins : Marie Devit; Poelle ; François Lepré ; Pierre Sergent ; Jacques Rousselet.

 

24 novembre 1793

La convention nationale ordonne l'arrestation de tous les Fermiers Généraux.

On compte 986 habitants à Noisy.

L'ancienne demeure des seigneurs de Villeflix a été détruite en 1793.

 

1794

Exécution de Jean Baptiste Peyre, âgé de 37 ans, natif de Toulouse, curé de Noisy-le-Grand y demeurant (Seine-et-Oise). Convaincu de conspiration et condamné à mort pour propos contre-révolutionnaires, son serment est considéré comme ambigu : il affirme la nécessité de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

 

8 mai 1794

Le fermier général Clément de Laage fut guillotiné ; ses biens vendus nationalement. Il n'était resté que les parcs des anciens châteaux de la Barre et de Normandie.

Ces ventes forcées permirent aux citoyens :

- Chéret (boucher) ayant 5 enfants, avait acquis 5 arpents de la cure de Noisy ; 14 arpents des moines de Saint-Martin, 15 arpents des De Laage, 5 arpents du condamné Maubert de Neuilly ; soit un total de 39 arpents.

- Lottin, (maître-maçon) ayant 6 enfants, avait acquis des moines de Saint-Martin, des biens des De Laage, de La Roche du Parc, plus de 53 arpents de terre ainsi qu'une grande maison avec le fief Vert qui en dépendait.

- Granger (hôtelier) ayant 5 enfants, avait acquis des moines de Saint-Martin, de De Laage : 32 arpents de terre, l'auberge qui faisait l'encoignure de la rue de Beauvais, le grand terrain, autre encoignure, sous les Mastraits et une partie des anciens communs du château de Normandie.

- Cuvelard (maître couvreur), ayant 6 enfants, fait acquisition de la cure de Noisy, de De Laage et des moines de Saint-Martin : 20 arpents de terre et une grande maison sous les Mastraits.

- Gatine (maître-charpentier) : 22 arpents de terre.

- Muller (maître serrurier) des terres et maisons.

Il est à noter que les premiers acquéreurs de biens nationaux furent des commerçants et des artisans.

Les cultivateurs n'osaient pas acheter, on leur faisait peur ; au point de vue religieux d'abord et ensuite on leur faisait croire que ces biens seraient repris par les anciens propriétaires.

Les autres familles d'agriculteurs de Noisy : les Lapersonne, les Pascal, Sergent, Lecat, Chevauché, Fauque, Varlet-Sellier, etc prirent leurs parts dans ces acquisitions.

Il fut vendu comme biens nationaux, plus de 1 200 arpents de terre ; des moines de Saint-Martin près de 400 arpents, ils avaient déjà cédé 600 arpents de bois au financier De Bourvallais ; du fermier de Laage 350 arpents. Mais de Villeflix, de la Roche du Parc, de la Butte, les ventes furent facultatives et il y en eut soit par changement de position ou par crainte.

 

26 juin 1794

Procès Eudeline : furent témoins de la défense devant le tribunal révolutionnaire : Louise Victoire Penbec, domestique d'Eudeline ; Alexis Grelon ; Michel Lapersonne, officier municipal ; Louis-Sulpice Genevray ; terrassier ; Pierre-Honoré Lapersonne ; Sauveur Géru ; Pierre Granger ; Pierre Dote ; Joseph Gain ; Martin Senoble ; Nicole Montagne. Ils eurent à répondre à l'accusation "Y a-t-il eu manœuvre pour affamer le peuple ?"

Eudeline fut acquitté de cette accusation.

 

1795

Pendant tout le mois de juin, les élections administratives (municipales et cantonales) se poursuivent.

 

L'histoire de Paris pendant la révolution française

par Alexandre Tuetey.

20 germinal an II - Extrait du registre des mandats d'arrêt du comité de sureté générale :

- 1160 - Délibération du comité de surveillance du département de Paris constatant que le citoyen Fournerot membre du comité, chargé de porter à la monnaie les objets d'argenterie trouvés chez différentes personnes ; lesquels objets ont été confisqués conformément à la loi, de la femme Dereaux à Noisy-le-Grand, ci-devant comtesse, de l'argenterie.

19 floréal an II - Procès et jugement des fermiers généraux.

vendémiaire an II - Copie conforme signée de Mœssard, président du comité de surveillance, et de Guigue :

- 1384 - Rapport fait au comité de sureté générale par le citoyen Guigue, jeune membre du comité de surveillance du département de Paris au sujet des missions qu'il vient de remplir tant à Noisy-le-Grand, par ordre du comité de sureté générale, qu'à Bry par ordre du comité de surveillance du département, duquel il résulte que les nommés Delage père et fils sont convaincus d'avoir des parents émigrés et sont tous des ci-devant fermiers généraux ;

- 1386 - Tableau dressé par les officiers municipaux, le comité de surveillance et l'agent national de Bry-sur-Marne touchant Clément De Laage père, ci-devant seigneur de cette commune, secrétaire du ci-devant roi Louis XV par une charge qu'il avait achetée, fermier général, âgé de 70 ans, ses biens étant sous la main de la nation, ceux qui existent dans la commune de Bry et de Noisy-le-Grand, dont on a connaissance, peuvent produire 15 à 20 000 livres de revenu net environ.

Arrestation des fermiers généraux : Maubert-Neuilly (Jean-Germain) ex-fermier général.

- 1467 - Interrogatoire subi devant Claude Emmanuel Dobsent, juge au tribunal révolutionnaire, en présence de Fouquier-Tinville, accusateur public, par Jean-Germain Maubert-Neuilly, âgé de 64 ans, né à Paris, ci-devant fermier général depuis le 1er janvier 1787 demeurant actuellement à Noisy.

- 1585 - Jugement du tribunal révolutionnaire, conformément à la déclaration du jury de jugement condamnant les 28 fermiers généraux à la peine de mort, déclarant leurs biens acquis à la république et ordonnant l'exécution du jugement dans les 24 heures sur la place de la Révolution.

2 messidor an II (20 juin 1794)

Monsieur Lantenois, Alexandre, ex-garde-chasse, bourrelier-sellier, âgé de 44 ans, né à Villers-sur-Morin, demeurant à Champs (Seine et Marne), condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris, pour avoir crié d'un ton ironique : "Vive la Nation ! La chandelle vaudra-t-elle 40 livres la livre ?". Exécuté le lendemain.

Liste générale et très exacte des noms, âges, qualités et demeures de tous les conspirateurs qui ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire établi à Paris par la loi du 17 août 1792 et par le second tribunal établi à Paris par la loi du 10 mars 1793 pour juger tous les ennemis de la patrie.

9 frimaire an II (29 novembre 1793)

M. Pourrat était dénoncé par un sieur Ducange, agent du comité de sureté générale, demeurant 99, rue des Petits Champs, comme agent de l'Espagne, en même temps que MM. Lovera, Le Couteulx du Molay, Le Couteulx de Canteleu et Lalance. Il fut incarcéré au Luxembourg et périt sur l'échafaud un peu avant le 9 thermidor.

Il s'agissait, en l'espèce, d'une tentative, très peu connue, qui fut faite de sauver le roi Louis XVI. Elle est tout à l'honneur de la famille Le Couteulx. Ceux de ses membres qui, grâce à un subterfuge, ne la payèrent point de leur tête, y perdirent du moins des sommes énormes. Nous ne croyons pas trahir un secret en disant que ce point d'histoire a été fort bien élucidé dans un petit opuscule dû à la plume du comte Le Couteulx de Caumont. (Une tentative en faveur du roi Louis XVI - tiré des papiers du comte Le Couteulx de Canteleux - pair de France - 1909 - A.Buisson - Gisors).

 

1795

L'accueil de l'hospice de campagne de Noisy fut fermé.

 

9 novembre 1795

Le prêtre Maubert prête serment de fidélité à la république.

 

1796

Un nouveau maillage de l'instruction publique impose aux écoliers Noiséens de se rendre à l'école à Livry-Gargan ; protestation communale, les autorités décident de conserver une école à Noisy.

 

1799

Les courriers royaux, monopole d'état de 1681, deviennent Régie intéressée.

 

9 novembre 1799

Coup d'état du 18 brumaire : le Consulat.

 

En l'an II, la bru de la comtesse des Réaulx réussit à se faire restituer les biens de famille, à savoir le fief de la Roche du Parc.

 

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